Différences entre versions de « Cosmogonie »

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== '''EXTRAIT NOOB ROMAN 4.5''' ==
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L’univers a été créé par [[Fargöth]] des millions d’années avant l’apparition de toute vie, et plus longtemps encore avant les premières civilisations<ref>''Encyclopédie Noob'', pages 21 à 35</ref>.
  
Cet extrait met en scène l'esprit de Fargöth, la Source de la création, et Arthéon le guerrier.
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''Voir aussi la page « [[Astronomie]].''
  
« — Lorsque je suis devenu une entité dotée de conscience, il n’y avait rien… Pas de lumière, pas d’obscurité, par de matière solide, ni liquide, ni gazeuse, aucune forme de vie, de mort, rien ! Toutes ces choses, olydrien, tu ne peux les concevoir. Très vite, j’ai découvert l’étendue de ce que je pensais être un don. J’étais capable de songer à des choses qui n’existaient pas, puis de les générer à l’aide des flux magiques parcourant mon âme, car c’est tout ce que j’étais à l’origine. Une idée… Un être immatériel capable de penser au milieu du vide absolu. Tel un élu venu au monde par hasard ou par la volonté d’un être supérieur, je me sentais capable de remplir le rien, mais avec quoi ? J’ai entrepris de faire des expériences afin d’élever mon esprit. Je voulais être en mesure d’élaborer des éléments toujours plus complexes. Au début, ce n’était pas concluant, mais à force d’efforts, je fus en mesure de matérialiser la lumière. Insatisfait, je compris que ces rayons infinis avaient besoin d’être moins purs…. Moins rectilignes… Ainsi créai-je la matière gazeuse, venue déformer ces faisceaux, mais cela ne me suffisait pas. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle dont je percevais la nécessité sans pour autant parvenir à me l’imaginer distinctement. Puis je ressentis une forme de délivrance lorsque je compris… La lumière avait besoin de se refléter, de percuter quelque chose de dense… de solide ! A partir de cet instant, tout s’enchaina très rapidement. Je générai la roche, puis l’eau, les nuages, j’entrepris de couvrir la matière de textures diverses… Les connexions découlaient comme des évidences ! J’étais pris d’une frénésie créatrice proche de la folie ! Ainsi fut créée Arturis, l’épicentre de l’univers. La planète originelle… Ma maison… »
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==Lumière, matière et temps==
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Lorsque [[Fargöth]] est devenu une entité dotée de conscience, il n’y avait rien… Pas de lumière, pas d’obscurité, pas de matière solide, ni liquide, ni gazeuse, aucune forme de vie, de mort, rien ! Tous ces concepts sont inconcevables pour l’esprit d’un mortel. Très vite, il a découvert l’étendue de ce qu’il imaginait être un don. Il était en mesure de songer à des choses n’existant pas, puis de les générer à l’aide des flux [[magie|magiques]] parcourant son âme, car c’est tout ce qu’il était à l’origine. Une idée… Un être immatériel pensant au milieu du vide absolu. Tel un élu venu au monde par hasard ou par la volonté d’un être supérieur imperceptible, il se sentait capable de remplir le rien, mais sans savoir avec quoi.  
  
« — Ce tableau magnifique, cette œuvre que je pensais terminée, me parut très vite ennuyeuse. Trop calme... Trop prévisible... Trop figée... L’esprit errant et insatiable qui composait mon essence même, se remit au travail. Après une intense recherche, je perçus la notion du temps, et je la mis aussitôt en œuvre. Ma planète s’anima, inscrivant une rotation autour des astres scintillant, et pivotant sur elle-même. Le jour et la nuit furent créés avec toutes leurs nuances ! Le crépuscule et l’aurore, phénomènes inattendus, s’animèrent comme par enchantement, répondant à la logique d’une mécanique devenue autonome, riche de milliards de paramètres s’imbriquant telles les pièces d’un puzzle complexe. Pendant des siècles, je suis resté inactif, subjugué par les jeux de lumière sur la roche, le sable, l’eau, les nuages, la brume, la neige, la glace… Parfois, dans quelques soubresauts de créativité, j’apposais les dernière touches avec la pluie, la foudre, le vent, les tornades, la température, les courants, les marées, les bulles, l’écume… J’étais si fier ! Fier, mais insatisfait. Il manquait quelque chose ! Une chose essentielle dont la complexité me paraissait supérieure à tout ce que j’avais érigé jusqu’alors. Une chose dont je craignais qu’elle fut au-delà de mes propres facultés… »
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Il entreprit de faire des expériences, afin d’élaborer des éléments toujours plus complexes. Au début, ce n’était pas concluant, mais en poursuivant ses efforts, il fut en mesure de matérialiser la lumière. Insatisfait, il voulut ces rayons infinis moins pur, moins rectilignes, moins ennuyeux.
  
« — La vie, répéta la Source de la création. Ton pressentiment s’avère exact, olydrien. Il s’agissait là de ce que je considérais comme étant un aboutissement… Mon aboutissement ! La raison pour laquelle j’étais moi-même né ! Cela ne fut pas chose aisée. Malgré toute mon expérience et tous mes pouvoirs, je ne savais comment m’y prendre pour mettre en œuvre cette notion difficile à percevoir. Après plusieurs millions d’années de tentatives infructueuses, je parvins enfin à matérialiser une cellule souche à l’équilibre parfait. Je tenais enfin le socle sur lequel j’allais sublimer mon art ! La matière organique apparut sur Arturis, d’abord sous forme d’entités infiniment petites, puis sous forme végétale. Ce premier cycle fut suivi d’un deuxième. Celui du règne animal ! Je n’éprouvais plus aucune limite ! J’étais transcendé ! Des milliards d’espèces naquirent, se croisèrent au fil des générations, et très vite, je fus contraint de créer de nouvelles planètes, que j’organisai autour de soleils dans des galaxies dont la taille dépasse ton entendement, olydrien. Enfin, je décidai de nommer l’ensemble de mon œuvre ; univers ! »
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Ainsi créa-t-il la matière gazeuse, venue déformer ces faisceaux, mais cela ne me suffisait pas. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle, dont il percevait la nécessité sans pour autant parvenir à l’imaginer distinctement. Puis, il ressentit une forme de délivrance lorsqu’il comprit. La lumière avait besoin de se refléter, de percuter quelque chose de dense, de solide ! À partir de cet instant, tout s’enchaîna très rapidement. Il généra la roche, puis l’eau, les nuages, il entreprit de couvrir la matière de textures diverses… Les connexions entre les éléments découlaient comme des évidences et offraient des rendus parfois inattendus, alimentant chez lui de nouvelles idées dans un cercle vertueux inaltérable ! Il était pris d’une frénésie proche de la folie ! Ainsi fut créé [[Arturis]], l’épicentre de l’univers. La planète originelle. La plus vaste de toutes… celle que Fargöth considère comme étant sa demeure.
  
« — Le troisième cycle fut celui des êtres dotés d’une âme. Je tentais d’affiner mon art en cherchant à reproduire ma propre conscience. Tu appartiens au troisième cycle, olydrien. Toi, mais pas uniquement. Humains, elfes, nains, gobelins, trolls, fées, orcs, astrasiens, la liste est longue, et tu ne croiseras probablement jamais ne serait-ce que le millième de tes congénères éloignés, répartis sur diverses planètes dans un espace qui, à tes yeux, demeure infiniment grand.  Cette étape fut celle qui changea radicalement l’essence de mon univers. Désormais autonome, je laissais le libre arbitre devenir la règle régissant toute chose. En tant que Source de la création, je n’ai pas le pouvoir de détruire. Je ne peux que générer, et contempler… Au début, ce fut merveilleux ! La vie, l’interaction entre les espèces, la joie, la fierté, la tendresse, le courage, la compassion, l’amour et toutes les émotions que je voulais voir prédominer m’offraient un spectacle fascinant ! J’errai entre les mondes, et j’observais. Cependant, au fil des millénaires, une facette plus sombre de moi-même se manifesta. Une forme de curiosité malsaine nourrie par une lassitude qui s’était installée en moi… Je me demandais ce qui pouvait se produire si j’ajoutais quelque chose d’inattendu dans cette alchimie si parfaite… Allais-je être encore plus comblé par le caractère imprévisible de ce balai éternel ? Toutes ces entités, générées pour tromper mon ennui chronique, devaient faire mieux ! Leur existence devait être moins linéaire… Moins permanente… C’est ainsi que je commis ma première erreur. La première d’une longue liste, mais la pire de toutes ! Je venais de créer la notion de mortalité… Je soumis les trois cycles à cette nouvelle règle à laquelle j’associais le temps. Il devenait alors possible de disparaître, d’être arraché à sa forme physique, soit à cause du poids des années devenu néfaste pour les enveloppes organiques, soit à cause des maladies et autres dégradations corporelles. Curieux, je distillais cette aberration de manière inégale sur les peuples, les animaux et les végétaux. Je constatais que plus la mort était présente, et plus les vies étaient intensément vécues. Elles étaient incontestablement plus fortes, plus trépidantes ! A contrario, les autres, moins exposés, vivaient de manière plus austère, plus sereines, plus ennuyeuses… »
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Cette œuvre qu’il pensait terminée lui parut très vite ennuyeuse. Trop calme, trop prévisible, trop figée. Ce fut alors que l’esprit errant et insatiable composant mon essence perçut la notion du temps. Ma planète décrivit une rotation autour des [[soleils|astres scintillants]] et pivota sur elle-même. Le jour et la nuit furent créés avec toutes leurs nuances ! Le crépuscule et l’aurore, phénomènes inattendus, s’animèrent comme par enchantement, répondant à la logique d’une mécanique devenue autonome, riche de milliards de paramètres s’imbriquant tels les pièces d’un puzzle complexe.  
  
« — Ma défaillance s’aggrava par la suite. Epris de pulsions perverses dont je ne percevais pas l’enjeu, je répandis d’autres fléaux sur cette œuvre jugée encore trop lisse à mon goût... J’affublais certaines espèces de sentiments nauséabonds, telle que la colère, la tristesse, la peur, la convoitise ou encore l’intolérance. L’entité supérieure que j’estimais être se contentait de regarder, insensible à toute notion de bien ou de mal… Ma contemplation se mut en voyeurisme. J’adorais épier chaque détails de la vie des générations se succédant, siècle après siècle. Certains parvenaient au bout de leur cycle naturel, d’autres étaient assassinés, foudroyés par la maladie, ou succombaient à des accidents imprévisibles et injustes. Parmi ceux que j’avais choisi de soumettre à mes expériences abjectes, nul n’échappait à la mort ! Peu importait qu’ils furent vils, vertueux, innocents, elle s’abattait inéluctablement ! Puis, un jour, l’être égoïste que j’étais, se lassa des guerres et autres atrocités. Pour tout avouer, je commençais même à éprouver un sentiment de honte. J’avais honte de ce que j’avais fait… J’avais honte de ce que mon œuvre était devenue… Je fus même victime de ma propre folie, car il m’arrivait d’éprouver de la tristesse pour certains être exceptionnels, fauchés par le mal dont j’avais imprégné ce tableau autrefois si merveilleux ! Je voulais revenir à l’harmonie du troisième cycle. Hélas, comme je l’ai expliqué, je n’ai pas le pouvoir de détruire… Je ne pouvais soustraire la mort à mon univers. Pendant longtemps, j’ai cherché un moyen de dissiper ce que je considérais comme étant un parasite… Une trace de ma défaillance passagère venue dénaturer ce à quoi j’aspirais. Découragé par mes échecs successifs, je décidai de me tourner vers une autre solution. Je devais générer une nouvelle forme d’harmonie dans laquelle la mort et tous les sentiments néfastes dans son sillage, trouveraient une place. Une utopie dans laquelle le bien triompherait inéluctablement du mal… Mon souhait le plus cher était de permettre à toutes ces victimes de lutter contre l’enfer dans lequel je les avais plongées ! Les valeurs telle que la paix, l’harmonie, la tolérance, devaient se mériter, se chérir, et être protégées aussi longtemps que possible ! Malheureusement, la vie avait été fragilisée... La peur prédominait… La loi du plus fort régissait les peuples les plus exposés, et il leur était impossible d’endiguer le phénomène. Moi, leur créateur, je ne parvenais pas à leur offrir une existence plus paisible ! Toutes mes tentatives ne faisaient qu’empirer les choses. Ceux que je dotais du pouvoir de capter et d’utiliser les flux magiques pour mieux se défendre, étaient emportés dans des guerres de plus en plus meurtrières ! Offrir plus de puissance équivalait à galvaniser les sentiments hostiles telle que la convoitise. La vie étant opposée à la mort, j’étais incapable de modifier les effets de l’un sans détruire l’autre. J’étais pieds et poings liés… Dépassé… Résigné… C’est là qu’une possible solution traversa mon esprit. Et si je diminuais mon propre pouvoir ? Et si je générais des êtres supérieurs, capables de régir mon univers ? De m’épauler ? De me conseiller ? De m’empêcher d’aggraver la situation à chaque fois que ma lassitude me poussait à agir sans avoir le recul nécessaire ? Décidé, j’entrepris d’amorcer le quatrième cycle, celui des Sources. J’offrais à ces créatures une partie de mes aptitudes, telle que la genèse de flux magiques, d’êtres issus des premier, deuxième et troisième cycles, ou encore le remodelage des mondes à l’aide d’un artéfact nommé Pierre des âges. La première fut Lys, la Source de la vie, symbole de renouveau. La seconde fut Ark’hen, celle de la mort, allant de pair avec mon besoin obsessionnel d’équilibre. Chaque rouage de mon œuvre fut confié à ceux que j’appelle aujourd’hui encore, mes enfants. Le dernier d’entre eux, comme je l’évoquais, fut Dörtos, la Source du néant. Mon ultime idée était de mettre au monde une entité capable de me détruire et par conséquent, d’apaiser mon esprit tourmenté si cela devenait nécessaire. Ne pouvant créer le rien, je décidai de m’en rapprocher avec le néant, capable d’avaler toute chose émanant de mon essence même. Indécis quant au sort que je devais me réserver, je décidai de me créer une enveloppe corporelle, et de mener une existence physique. Mon objectif était de percevoir les choses depuis un angle nouveau. J’espérais comprendre mon propre univers et découvrir le remède qui me faisait tant défaut. Abandonnant mon œuvre aux Sources, je naquis sur la planète Arturis, dépourvu de pouvoirs. Mon existence fut égoïstement heureuse, car Lys me préserva à mon insu du mal que j’avais répandu. Un beau jour, je mourus, rattrapé par le temps. Une fois revenu à l’état d’entité immatérielle omnisciente, je fus meurtris de découvrir une vérité que je n’étais pas prêt à accepter. Mes enfants avaient profité de mon existence mortelle pour s’entredéchirer. Ma conscience ayant été bridée, cloisonnée dans une enveloppe corporelle, je m’étais entièrement concentré sur la vie, ses émotions, ses épreuves, et ceci jusqu’à ma mort. J’avais souhaité ne percevoir rien d’autre que mon entourage afin de ne pas fausser l’expérience que je menais. Quelle erreur ! Quelle tristesse ! Quel sentiment d’échec ! Voir les Sources se disputer ce qu’elles appelaient leur territoire, avait brisé ma volonté. Sans attendre, je sommai Dörtos d’accomplir ce que sa nature brûlait de faire depuis ses premiers instants de conscience… Avaler le père de toute chose… Aussitôt, le néant m’encercla. Sans lutter, je le laissai faire, disparaissant dans ce que j’imaginais être ma toute dernière expérience… »
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Pendant des siècles, il resta inactif, subjugué par les jeux de lumière sur la roche, le sable, l’eau, les nuages, la brume, la neige, la glace… Parfois, dans quelques soubresauts de créativité, il apposait les dernières touches avec la pluie, la foudre, le vent, les tornades, la température, les courants, les marées, les bulles, l’écume, les aurores boréales, les comètes, les météores… Il était si fier ! Fier, mais insatisfait. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle dont la complexité paraissait supérieure à tout ce que Fargöth avait érigé jusqu’alors. Une chose ambitieuse, dont il craignait qu’elle ne soit au-delà de ses facultés : la vie !
  
« Avant de sombrer dans le néant, je décidai de générer une toute dernière chose, continua Fargöth. Un artéfact forgé dans le plus pur des métaux, et empreint d’un flux particulièrement rare. Un flux gorgé d’espoir. Il s’agissait de la leçon que j’avais retenue de mon existence mortelle. La seule arme capable de guérir les maux de ce monde était l’espoir. Quelle ironie… Cette notion abstraite, je ne l’avais pas générée… Elle n’émanait d’aucune Source. Elle avait tout simplement découlé des comportements des êtres du troisième cycle, confrontés à la mort. Leur conviction était si intense, qu’elle devint magie, puis se mélangea aux autres flux. Une infime trace de l’entité que je fus est restée emprisonnée dans cette force saine, dont cette épée est le symbole. J’ai la prétention de croire que malgré mes erreurs, je représente un des multiples aspects de cet espoir. Ces millions d’années de sommeil ont apaisé mon esprit. Je suis de nouveau habité par la volonté de jouer un rôle bénéfique pour terminer mon tableau, mais je n’ai plus de pouvoir. J’ai attribué chaque parcelle de mes compétences à mes Sources, laissant le reste sombrer dans le néant. Désormais, mon univers peut être considéré comme terminé d’un point de vu matriciel. Néanmoins, son évolution ne fait que commencer. Une évolution échappant à mon contrôle, mais aussi à celui de mes enfants, à l’image de cette entité… Sin, la Source de l’infinie, le fruit de la cohabitation improbable entre la vie et la mort. Sa genèse est proche de la mienne… Imprévue… Indésirable… Mystérieuse… Saralzar, la Source du chaos a également attisé ma curiosité. Jamais je n’aurais imaginé qu’un individu issu du troisième cycle puisse accéder au rang d’être supérieur ! Autant de preuves que cette œuvre complexe a pris son envol, libérée de toute emprise de ma part. »
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==Création de la vie==
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Il considérait la vie comme un aboutissement. La raison pour laquelle il était lui-même né ! Malgré son expérience et ses pouvoirs, il ne savait comment s’y prendre pour mettre en œuvre cette notion difficile à percevoir. Après plusieurs millions d’années de tentatives infructueuses, il parvint à matérialiser une cellule souche à l’équilibre parfait. Il tenait enfin le socle sur lequel il allait sublimer son art ! La matière organique apparut sur [[Arturis]], d’abord sous forme d’entités microscopiques, puis [[flore|végétales]]. Ce premier cycle fut suivi d’un deuxième, celui du règne [[faune|animal]]. Il n’éprouvait plus aucune limite ! Il était transcendé ! Des milliards d’espèces naquirent, se croisèrent au fil des générations, et très vite, il fut contraint de créer de nouveaux [[astronomie|astres]]. Enfin, il décida de nommer l’ensemble de mon œuvre : « univers ».
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Le troisième cycle fut celui des êtres dotés d’une âme. Fargöth tentait d’affiner son art en cherchant à reproduire sa propre conscience. Humains, Elfes, Nains, Gobelins, Trolls, Fées, Orcs, Arturisiens… La liste est longue et la plupart ne croiseront probablement jamais ne serait-ce que le millième de leurs congénères, répartis sur des astres dans un espace qui, à leurs yeux, demeure infiniment grand. Cette étape fut celle qui changea radicalement l’essence de l’univers. Fargöth laissa le libre arbitre devenir la règle régissant toute chose. En tant que [[Source]] de la Création, il n’avait pas le pouvoir de détruire. Il ne pouvait que générer et contempler.
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==Apparition de la mort==
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Au début, ce fut merveilleux pour lui ! La vie, les interactions entre les espèces, la joie, la fierté, la tendresse, le courage, la compassion, l’amour et toutes les émotions qu’il voulait voir prédominer lui offraient un spectacle fascinant ! Il errait entre les mondes et il observait... Hélas, au fil des millénaires, une facette plus sombre de lui-même se manifesta. Une forme de curiosité malsaine nourrie par sa lassitude. Il se demandait ce qui se produirait s’il ajoutait quelque chose d’inattendu à cette [[alchimie]] si parfaite. Allait-il être encore plus comblé par le caractère imprévisible de ce ballet éternel ? Toutes ces entités, engendrées pour tromper son ennui chronique, devaient faire mieux ! Leur existence devait être moins linéaire, moins permanente… Et c’est ainsi qu’il commit, selon ses propres dires, sa première erreur. Il venait de créer la mort.
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Il soumit les trois cycles à cette nouvelle règle à laquelle il associa le temps. Il devint alors possible de disparaître, arraché à sa forme matérielle par le poids des années, par des maladies ou bien par des dégradations corporelles irréversibles. Curieux, il répartit cette aberration de façon inégale au sein des peuples, des animaux et des végétaux. Il constatait que plus la mort était présente et plus les vies étaient passionnées. Elles étaient incontestablement plus fortes, plus trépidantes, à l’image d’une flamme qui redoublerait d’intensité avant de s’éteindre à tout jamais... Au contraire, les autres, moins exposés, vivaient de manière plus austère, plus sereine, plus ennuyeuse. Le contraste était saisissant !
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Sa défaillance s’aggrava par la suite. Épris de pulsions perverses dont il ne percevait pas encore les enjeux, il répandit d’autres fléaux sur cette œuvre jugée encore trop lisse à son goût. Il affubla certaines espèces de sentiments nauséabonds, tels que la colère, la tristesse, la peur, la convoitise, la trahison ou l’intolérance. L’entité supérieure qu’il estimait être se contentait de regarder, insensible à toute notion de bien ou de mal. Ma contemplation se mua en voyeurisme. Il adorait épier chaque détail de la vie des générations se succédant siècle après siècle. Certains parvenaient au bout de leur cycle naturel, d’autres étaient assassinés, foudroyés par la maladie, ou succombaient à des accidents imprévisibles et injustes. Parmi ceux qu’il avait choisi de soumettre à ses expériences abjectes, nul n’échappait à la mort ! Peu importait qu’ils fussent vils, vertueux ou innocents, elle s’abattait inéluctablement sans faire la moindre distinction !
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==Genèse des [[Sources]]==
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Puis un jour, l’être égoïste qu’il était se lassa des guerres et autres atrocités. En réalité, il commençait à éprouver un sentiment de honte. Il avait honte de ce qu’il avait fait… honte de ce que son œuvre était devenue. Il fut victime de sa propre folie, car il lui arrivait de ressentir de la tristesse pour certains êtres exceptionnels, fauchés par le mal dont il avait imprégné ce tableau jadis si merveilleux ! Il voulait revenir à l’harmonie du troisième cycle. Hélas, il n’avait pas le pouvoir de détruire ce qu’il créait… Il ne pouvait soustraire la mort à son univers.
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Pendant longtemps, il chercha un moyen de dissiper ce qu’il considérait comme étant un parasite, une trace de sa défaillance passagère venue dénaturer ce à quoi il aspirait. Découragé par ses échecs successifs, il décida de se tourner vers une autre solution. Il devait générer une nouvelle forme d’harmonie dans laquelle la mort, et tous les sentiments néfastes dans son sillage, trouveraient une place. Une utopie dans laquelle le bien triompherait inéluctablement du mal. Son souhait était de permettre à toutes ces victimes de braver l’enfer dans lequel il les avais injustement plongées ! Les valeurs telles que la paix ou la tolérance devaient se mériter, se chérir et être protégées ! Malheureusement, la vie avait été fragilisée. La peur prédominait. La loi du plus fort régissait les peuples les plus exposés et il leur était impossible d’endiguer ce phénomène. Lui, leur créateur, il ne parvenait pas à leur offrir une existence plus sereine ! Toutes ses tentatives ne faisaient qu’empirer les choses. Celles et ceux qu’il dotait du pouvoir de capter et d’utiliser les flux [[magie|magiques]] émanant de son être pour mieux se défendre étaient emportés dans des guerres de plus en plus meurtrières ! Conférer davantage de puissance aux justes galvanisait les sentiments hostiles enfouis en chacun, tels que la convoitise. La vie étant opposée à la mort, il était incapable d’altérer les effets de l’un sans impacter l’autre. Il était pieds et poings liés, dépassé, résigné…
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C’est alors qu’une solution lui traversa l’esprit. Fargöth envisagea de diminuer son propre pouvoir en générant des êtres supérieurs pour régir son univers, l’épauler et le conseiller. Des êtres là pour l’empêcher d’aggraver la situation à chaque fois que sa lassitude le poussait à agir sans avoir le recul nécessaire. Décidé, il entreprit d’amorcer le quatrième cycle, celui des [[Sources]]. Il dota ces créatures d’une partie de ses aptitudes, telles que la genèse de flux [[magie|magiques]] ou la possibilité d’offrir la vie à des êtres issus des premier, deuxième et troisième cycles.
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==Retraite mortelle et anéantissement de Fargöth==
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La première fut [[Lys]], la Source de la Vie, symbole de renouveau. La seconde fut [[Ark’hen]], celle de la Mort, allant de pair avec le besoin obsessionnel d’équilibre de [[Fargöth]]. Chaque rouage de mon œuvre fut confié à ceux qu’il appelle, aujourd’hui encore, ses enfants. Le dernier d’entre eux fut [[Dörtos]], la Source du Néant. L’ultime idée de Fargöth était de mettre au monde une entité capable de le détruire et, par conséquent, d’apaiser son esprit tourmenté si cela devenait nécessaire. Ne pouvant créer le rien, il entreprit de m’en rapprocher avec le néant, avalant tout ce qui émanait de mon essence. Enfin, il décida de se glisser dans une enveloppe corporelle et de mener une existence physique le temps d’une vie. Son objectif était de percevoir les choses depuis un angle nouveau. Il espérait comprendre son propre univers, afin de trouver le remède lui faisant tant défaut. Abandonnant son œuvre aux [[Sources]], il naquit sur la planète [[Arturis]], dépourvu de pouvoirs divins, comme tout Arturisien. Néanmoins, son existence fut égoïstement heureuse, car Lys le préserva à son insu du mal qu’il avait répandu.
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Un beau jour, il mourut, rattrapé par le temps. En retrouvant son omniscience, il fut meurtri de découvrir une vérité qu’il n’était pas prêt à accepter. Ses enfants avaient profité de son existence mortelle pour s’entredéchirer. Sa conscience ayant été bridée, cloisonnée dans une enveloppe charnelle, il s’était entièrement concentré sur la vie, ses émotions, ses épreuves, et ceci jusqu’à sa mort. Il avait souhaité ne percevoir rien d’autre que mon entourage proche, afin de ne pas fausser cette expérience. Quelle erreur ! Quelle tristesse ! Quel sentiment d’échec ! Voir les Sources se disputer ce qu’elles considéraient comme étant leur territoire avait brisé ma volonté. Sans attendre, il prononça sa sentence à leur encontre en les bannissant à jamais d’Arturis, avant de sommer Dörtos d’accomplir ce que sa nature brûlait de faire… avaler le père de toute chose. Aussitôt, le néant l’encercla. Sans lutter, il se laissa faire, disparaissant dans ce qu’il imaginait être son ultime expérience.
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Avant de sombrer dans le néant, il généra une toute dernière chose : [[Sourcelame]] ! Il s’agissait d’une épée dotée d’une volonté propre, forgée dans le plus pur des [[métaux]] et empreinte d’un flux spontané, incertain et rare. Un flux d’espoir...
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==Après Fargöth==
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Invisible pour l’être cosmique qu’il était, cette singularité lui était apparue par le prisme de son existence mortelle. Tout de suite, il comprit que la seule arme capable de guérir les maux de ce monde devait être guidée par l’espoir. Cette notion abstraite ne venait pas de lui et n’émanait d’aucune Source. Elle découlait des comportements des êtres du troisième cycle. Confrontés à la mort, leurs convictions étaient si intenses et leurs sentiments si puissants qu’ils devinrent tangibles au point d’influencer les flux et leur propre destinée. Une infime trace de l’entité qu’il fut est resta emprisonnée dans cette force, dont cette épée est le symbole. Il croit qu’en dépit de ses erreurs, il représente l’une des multiples facettes de cet espoir.
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Son expérience mortelle et ces millions d’années de sommeil ont apaisé son esprit. Il est de nouveau habité par la volonté de jouer un rôle bénéfique dans l’achèvement de son tableau, mais il n’a plus de pouvoirs. Il a attribué chaque parcelle de ses aptitudes à ses enfants, les Sources, laissant le reste sombrer dans le néant. Désormais, son univers est fini sur un plan matriciel, mais son évolution est loin d’être terminée. Une évolution échappant au contrôle de Fargöth, mais aussi à celui de ses enfants, à l’image de cette entité, [[Sin]], que l’on qualifie de Source de l’Infini, mais dont la véritable nature est pour le moins... inattendue. Sa genèse est proche de celle de Fargöth : imprévue, indésirable et mystérieuse. [[Saralzar]], la Source du Chaos, a également attisé sa curiosité. Jamais Fargöth n’aurait imaginé qu’un individu issu du troisième cycle puisse accéder au rang d’entité de nature divine ! Autant de preuves que son œuvre est libérée de son emprise.
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==Genèse des [[astronomie|lunes d’Arturis]]==
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Lorsque Fargöth mourra et redevint omniscient, il fut si déçu par ses enfants qu’il prononça une sentence irrévocable en bannissant les Sources de la planète mère Arturis, avant de se laisser avaler par le [[néant]]. Les Sources qui iraient à l’encontre de la volonté du fondateur se consumeraient peu à peu dans cet environnement devenu hostile, jusqu’à disparaître pour toujours.
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Condamnées à errer dans le vide intersidéral pour l’éternité, les Sources, devenues les entités les plus puissantes de l’univers, n’acceptèrent pas leur sort. Certaines se liguèrent dans le but d’arracher l’[[Arbre des origines]] de la surface d’Arturis pour le planter sur un astre nouveau. Ainsi, la malédiction de Fargöth serait contrecarrée. Il leur suffirait de consommer ses fruits, nourriture des Soures, à intervalles réguliers pour subsister. Une fois de retour sur la planète mère, certaines Sources avaient bon espoir de parvenir à développer une forme de magie capable de lever définitivement le sortilège.
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Fermement décidées, les Sources rebelles déployèrent une puissance inimaginable afin d’arracher l’arbre des origines, mais les événements prirent une tournure inattendue.
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À cette époque, les Sources ignoraient qu’avant de disparaître, Fargöth avait établi une règle immuable propre à l’arbre des origines. Seul un mortel pouvait s’y rendre et uniquement de son propre chef. Toute forme d’influence le poussant à s’aventurer dans cette zone stratégique le priverait à jamais de ce privilège. Cette décision du créateur de toute chose avait pour objectif de contraindre les Sources à se faire respecter par leur peuple. C’était un moyen de garantir un libre arbitre.
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Le bannissement des Sources d’Arturis, combiné à leur interdiction absolue d’approcher l’arbre des origines, provoqua une explosion cataclysmique. L’onde de choc se propagea sur toute la surface de la planète mère et des blocs de roche titanesques furent arrachés en divers endroits avant d’être projetés jusque dans l’espace. Cependant, l’échec des Sources séditieuses ne fut pas total, car la malédiction
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de Fargöth ne semblait plus avoir d’emprise sur ces astres désormais indépendants. Cette nouvelle donne offrait des perspectives inattendues qui attirèrent l’attention des autres Sources.
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Au fil des millénaires, 1108 fragments parmi ceux arrachés à la croûte d’Arturis se muèrent en lunes à l’orbite stable, sans risque de collision. Parmi elles, 99 étaient pourvues du plus rare et du plus puissant des artéfacts : une [[Pierre des Âges]].
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Ces 99 lunes devinrent la priorité des Sources et de nouveau, une guerre éclata pour s’approprier les corps célestes dotés d’un grand potentiel. Le plus prometteur fut conquis par [[Dörtos]], la Source du néant. Il s’agissait de Nös, qui serait rebaptisée plus tard « Olydri » par [[Lys]] et [[Ark’hen]]<ref>''Encyclopédie Noob'', page 38</ref>.
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[[Catégorie:Histoire]]

Version actuelle datée du 12 octobre 2022 à 17:16

L’univers a été créé par Fargöth des millions d’années avant l’apparition de toute vie, et plus longtemps encore avant les premières civilisations[1].

Voir aussi la page « Astronomie.

Lumière, matière et temps

Lorsque Fargöth est devenu une entité dotée de conscience, il n’y avait rien… Pas de lumière, pas d’obscurité, pas de matière solide, ni liquide, ni gazeuse, aucune forme de vie, de mort, rien ! Tous ces concepts sont inconcevables pour l’esprit d’un mortel. Très vite, il a découvert l’étendue de ce qu’il imaginait être un don. Il était en mesure de songer à des choses n’existant pas, puis de les générer à l’aide des flux magiques parcourant son âme, car c’est tout ce qu’il était à l’origine. Une idée… Un être immatériel pensant au milieu du vide absolu. Tel un élu venu au monde par hasard ou par la volonté d’un être supérieur imperceptible, il se sentait capable de remplir le rien, mais sans savoir avec quoi.

Il entreprit de faire des expériences, afin d’élaborer des éléments toujours plus complexes. Au début, ce n’était pas concluant, mais en poursuivant ses efforts, il fut en mesure de matérialiser la lumière. Insatisfait, il voulut ces rayons infinis moins pur, moins rectilignes, moins ennuyeux.

Ainsi créa-t-il la matière gazeuse, venue déformer ces faisceaux, mais cela ne me suffisait pas. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle, dont il percevait la nécessité sans pour autant parvenir à l’imaginer distinctement. Puis, il ressentit une forme de délivrance lorsqu’il comprit. La lumière avait besoin de se refléter, de percuter quelque chose de dense, de solide ! À partir de cet instant, tout s’enchaîna très rapidement. Il généra la roche, puis l’eau, les nuages, il entreprit de couvrir la matière de textures diverses… Les connexions entre les éléments découlaient comme des évidences et offraient des rendus parfois inattendus, alimentant chez lui de nouvelles idées dans un cercle vertueux inaltérable ! Il était pris d’une frénésie proche de la folie ! Ainsi fut créé Arturis, l’épicentre de l’univers. La planète originelle. La plus vaste de toutes… celle que Fargöth considère comme étant sa demeure.

Cette œuvre qu’il pensait terminée lui parut très vite ennuyeuse. Trop calme, trop prévisible, trop figée. Ce fut alors que l’esprit errant et insatiable composant mon essence perçut la notion du temps. Ma planète décrivit une rotation autour des astres scintillants et pivota sur elle-même. Le jour et la nuit furent créés avec toutes leurs nuances ! Le crépuscule et l’aurore, phénomènes inattendus, s’animèrent comme par enchantement, répondant à la logique d’une mécanique devenue autonome, riche de milliards de paramètres s’imbriquant tels les pièces d’un puzzle complexe.

Pendant des siècles, il resta inactif, subjugué par les jeux de lumière sur la roche, le sable, l’eau, les nuages, la brume, la neige, la glace… Parfois, dans quelques soubresauts de créativité, il apposait les dernières touches avec la pluie, la foudre, le vent, les tornades, la température, les courants, les marées, les bulles, l’écume, les aurores boréales, les comètes, les météores… Il était si fier ! Fier, mais insatisfait. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle dont la complexité paraissait supérieure à tout ce que Fargöth avait érigé jusqu’alors. Une chose ambitieuse, dont il craignait qu’elle ne soit au-delà de ses facultés : la vie !

Création de la vie

Il considérait la vie comme un aboutissement. La raison pour laquelle il était lui-même né ! Malgré son expérience et ses pouvoirs, il ne savait comment s’y prendre pour mettre en œuvre cette notion difficile à percevoir. Après plusieurs millions d’années de tentatives infructueuses, il parvint à matérialiser une cellule souche à l’équilibre parfait. Il tenait enfin le socle sur lequel il allait sublimer son art ! La matière organique apparut sur Arturis, d’abord sous forme d’entités microscopiques, puis végétales. Ce premier cycle fut suivi d’un deuxième, celui du règne animal. Il n’éprouvait plus aucune limite ! Il était transcendé ! Des milliards d’espèces naquirent, se croisèrent au fil des générations, et très vite, il fut contraint de créer de nouveaux astres. Enfin, il décida de nommer l’ensemble de mon œuvre : « univers ».

Le troisième cycle fut celui des êtres dotés d’une âme. Fargöth tentait d’affiner son art en cherchant à reproduire sa propre conscience. Humains, Elfes, Nains, Gobelins, Trolls, Fées, Orcs, Arturisiens… La liste est longue et la plupart ne croiseront probablement jamais ne serait-ce que le millième de leurs congénères, répartis sur des astres dans un espace qui, à leurs yeux, demeure infiniment grand. Cette étape fut celle qui changea radicalement l’essence de l’univers. Fargöth laissa le libre arbitre devenir la règle régissant toute chose. En tant que Source de la Création, il n’avait pas le pouvoir de détruire. Il ne pouvait que générer et contempler.

Apparition de la mort

Au début, ce fut merveilleux pour lui ! La vie, les interactions entre les espèces, la joie, la fierté, la tendresse, le courage, la compassion, l’amour et toutes les émotions qu’il voulait voir prédominer lui offraient un spectacle fascinant ! Il errait entre les mondes et il observait... Hélas, au fil des millénaires, une facette plus sombre de lui-même se manifesta. Une forme de curiosité malsaine nourrie par sa lassitude. Il se demandait ce qui se produirait s’il ajoutait quelque chose d’inattendu à cette alchimie si parfaite. Allait-il être encore plus comblé par le caractère imprévisible de ce ballet éternel ? Toutes ces entités, engendrées pour tromper son ennui chronique, devaient faire mieux ! Leur existence devait être moins linéaire, moins permanente… Et c’est ainsi qu’il commit, selon ses propres dires, sa première erreur. Il venait de créer la mort.

Il soumit les trois cycles à cette nouvelle règle à laquelle il associa le temps. Il devint alors possible de disparaître, arraché à sa forme matérielle par le poids des années, par des maladies ou bien par des dégradations corporelles irréversibles. Curieux, il répartit cette aberration de façon inégale au sein des peuples, des animaux et des végétaux. Il constatait que plus la mort était présente et plus les vies étaient passionnées. Elles étaient incontestablement plus fortes, plus trépidantes, à l’image d’une flamme qui redoublerait d’intensité avant de s’éteindre à tout jamais... Au contraire, les autres, moins exposés, vivaient de manière plus austère, plus sereine, plus ennuyeuse. Le contraste était saisissant !

Sa défaillance s’aggrava par la suite. Épris de pulsions perverses dont il ne percevait pas encore les enjeux, il répandit d’autres fléaux sur cette œuvre jugée encore trop lisse à son goût. Il affubla certaines espèces de sentiments nauséabonds, tels que la colère, la tristesse, la peur, la convoitise, la trahison ou l’intolérance. L’entité supérieure qu’il estimait être se contentait de regarder, insensible à toute notion de bien ou de mal. Ma contemplation se mua en voyeurisme. Il adorait épier chaque détail de la vie des générations se succédant siècle après siècle. Certains parvenaient au bout de leur cycle naturel, d’autres étaient assassinés, foudroyés par la maladie, ou succombaient à des accidents imprévisibles et injustes. Parmi ceux qu’il avait choisi de soumettre à ses expériences abjectes, nul n’échappait à la mort ! Peu importait qu’ils fussent vils, vertueux ou innocents, elle s’abattait inéluctablement sans faire la moindre distinction !

Genèse des Sources

Puis un jour, l’être égoïste qu’il était se lassa des guerres et autres atrocités. En réalité, il commençait à éprouver un sentiment de honte. Il avait honte de ce qu’il avait fait… honte de ce que son œuvre était devenue. Il fut victime de sa propre folie, car il lui arrivait de ressentir de la tristesse pour certains êtres exceptionnels, fauchés par le mal dont il avait imprégné ce tableau jadis si merveilleux ! Il voulait revenir à l’harmonie du troisième cycle. Hélas, il n’avait pas le pouvoir de détruire ce qu’il créait… Il ne pouvait soustraire la mort à son univers.

Pendant longtemps, il chercha un moyen de dissiper ce qu’il considérait comme étant un parasite, une trace de sa défaillance passagère venue dénaturer ce à quoi il aspirait. Découragé par ses échecs successifs, il décida de se tourner vers une autre solution. Il devait générer une nouvelle forme d’harmonie dans laquelle la mort, et tous les sentiments néfastes dans son sillage, trouveraient une place. Une utopie dans laquelle le bien triompherait inéluctablement du mal. Son souhait était de permettre à toutes ces victimes de braver l’enfer dans lequel il les avais injustement plongées ! Les valeurs telles que la paix ou la tolérance devaient se mériter, se chérir et être protégées ! Malheureusement, la vie avait été fragilisée. La peur prédominait. La loi du plus fort régissait les peuples les plus exposés et il leur était impossible d’endiguer ce phénomène. Lui, leur créateur, il ne parvenait pas à leur offrir une existence plus sereine ! Toutes ses tentatives ne faisaient qu’empirer les choses. Celles et ceux qu’il dotait du pouvoir de capter et d’utiliser les flux magiques émanant de son être pour mieux se défendre étaient emportés dans des guerres de plus en plus meurtrières ! Conférer davantage de puissance aux justes galvanisait les sentiments hostiles enfouis en chacun, tels que la convoitise. La vie étant opposée à la mort, il était incapable d’altérer les effets de l’un sans impacter l’autre. Il était pieds et poings liés, dépassé, résigné…

C’est alors qu’une solution lui traversa l’esprit. Fargöth envisagea de diminuer son propre pouvoir en générant des êtres supérieurs pour régir son univers, l’épauler et le conseiller. Des êtres là pour l’empêcher d’aggraver la situation à chaque fois que sa lassitude le poussait à agir sans avoir le recul nécessaire. Décidé, il entreprit d’amorcer le quatrième cycle, celui des Sources. Il dota ces créatures d’une partie de ses aptitudes, telles que la genèse de flux magiques ou la possibilité d’offrir la vie à des êtres issus des premier, deuxième et troisième cycles.

Retraite mortelle et anéantissement de Fargöth

La première fut Lys, la Source de la Vie, symbole de renouveau. La seconde fut Ark’hen, celle de la Mort, allant de pair avec le besoin obsessionnel d’équilibre de Fargöth. Chaque rouage de mon œuvre fut confié à ceux qu’il appelle, aujourd’hui encore, ses enfants. Le dernier d’entre eux fut Dörtos, la Source du Néant. L’ultime idée de Fargöth était de mettre au monde une entité capable de le détruire et, par conséquent, d’apaiser son esprit tourmenté si cela devenait nécessaire. Ne pouvant créer le rien, il entreprit de m’en rapprocher avec le néant, avalant tout ce qui émanait de mon essence. Enfin, il décida de se glisser dans une enveloppe corporelle et de mener une existence physique le temps d’une vie. Son objectif était de percevoir les choses depuis un angle nouveau. Il espérait comprendre son propre univers, afin de trouver le remède lui faisant tant défaut. Abandonnant son œuvre aux Sources, il naquit sur la planète Arturis, dépourvu de pouvoirs divins, comme tout Arturisien. Néanmoins, son existence fut égoïstement heureuse, car Lys le préserva à son insu du mal qu’il avait répandu.

Un beau jour, il mourut, rattrapé par le temps. En retrouvant son omniscience, il fut meurtri de découvrir une vérité qu’il n’était pas prêt à accepter. Ses enfants avaient profité de son existence mortelle pour s’entredéchirer. Sa conscience ayant été bridée, cloisonnée dans une enveloppe charnelle, il s’était entièrement concentré sur la vie, ses émotions, ses épreuves, et ceci jusqu’à sa mort. Il avait souhaité ne percevoir rien d’autre que mon entourage proche, afin de ne pas fausser cette expérience. Quelle erreur ! Quelle tristesse ! Quel sentiment d’échec ! Voir les Sources se disputer ce qu’elles considéraient comme étant leur territoire avait brisé ma volonté. Sans attendre, il prononça sa sentence à leur encontre en les bannissant à jamais d’Arturis, avant de sommer Dörtos d’accomplir ce que sa nature brûlait de faire… avaler le père de toute chose. Aussitôt, le néant l’encercla. Sans lutter, il se laissa faire, disparaissant dans ce qu’il imaginait être son ultime expérience.

Avant de sombrer dans le néant, il généra une toute dernière chose : Sourcelame ! Il s’agissait d’une épée dotée d’une volonté propre, forgée dans le plus pur des métaux et empreinte d’un flux spontané, incertain et rare. Un flux d’espoir...

Après Fargöth

Invisible pour l’être cosmique qu’il était, cette singularité lui était apparue par le prisme de son existence mortelle. Tout de suite, il comprit que la seule arme capable de guérir les maux de ce monde devait être guidée par l’espoir. Cette notion abstraite ne venait pas de lui et n’émanait d’aucune Source. Elle découlait des comportements des êtres du troisième cycle. Confrontés à la mort, leurs convictions étaient si intenses et leurs sentiments si puissants qu’ils devinrent tangibles au point d’influencer les flux et leur propre destinée. Une infime trace de l’entité qu’il fut est resta emprisonnée dans cette force, dont cette épée est le symbole. Il croit qu’en dépit de ses erreurs, il représente l’une des multiples facettes de cet espoir.

Son expérience mortelle et ces millions d’années de sommeil ont apaisé son esprit. Il est de nouveau habité par la volonté de jouer un rôle bénéfique dans l’achèvement de son tableau, mais il n’a plus de pouvoirs. Il a attribué chaque parcelle de ses aptitudes à ses enfants, les Sources, laissant le reste sombrer dans le néant. Désormais, son univers est fini sur un plan matriciel, mais son évolution est loin d’être terminée. Une évolution échappant au contrôle de Fargöth, mais aussi à celui de ses enfants, à l’image de cette entité, Sin, que l’on qualifie de Source de l’Infini, mais dont la véritable nature est pour le moins... inattendue. Sa genèse est proche de celle de Fargöth : imprévue, indésirable et mystérieuse. Saralzar, la Source du Chaos, a également attisé sa curiosité. Jamais Fargöth n’aurait imaginé qu’un individu issu du troisième cycle puisse accéder au rang d’entité de nature divine ! Autant de preuves que son œuvre est libérée de son emprise.

Genèse des lunes d’Arturis

Lorsque Fargöth mourra et redevint omniscient, il fut si déçu par ses enfants qu’il prononça une sentence irrévocable en bannissant les Sources de la planète mère Arturis, avant de se laisser avaler par le néant. Les Sources qui iraient à l’encontre de la volonté du fondateur se consumeraient peu à peu dans cet environnement devenu hostile, jusqu’à disparaître pour toujours.

Condamnées à errer dans le vide intersidéral pour l’éternité, les Sources, devenues les entités les plus puissantes de l’univers, n’acceptèrent pas leur sort. Certaines se liguèrent dans le but d’arracher l’Arbre des origines de la surface d’Arturis pour le planter sur un astre nouveau. Ainsi, la malédiction de Fargöth serait contrecarrée. Il leur suffirait de consommer ses fruits, nourriture des Soures, à intervalles réguliers pour subsister. Une fois de retour sur la planète mère, certaines Sources avaient bon espoir de parvenir à développer une forme de magie capable de lever définitivement le sortilège. Fermement décidées, les Sources rebelles déployèrent une puissance inimaginable afin d’arracher l’arbre des origines, mais les événements prirent une tournure inattendue.

À cette époque, les Sources ignoraient qu’avant de disparaître, Fargöth avait établi une règle immuable propre à l’arbre des origines. Seul un mortel pouvait s’y rendre et uniquement de son propre chef. Toute forme d’influence le poussant à s’aventurer dans cette zone stratégique le priverait à jamais de ce privilège. Cette décision du créateur de toute chose avait pour objectif de contraindre les Sources à se faire respecter par leur peuple. C’était un moyen de garantir un libre arbitre.

Le bannissement des Sources d’Arturis, combiné à leur interdiction absolue d’approcher l’arbre des origines, provoqua une explosion cataclysmique. L’onde de choc se propagea sur toute la surface de la planète mère et des blocs de roche titanesques furent arrachés en divers endroits avant d’être projetés jusque dans l’espace. Cependant, l’échec des Sources séditieuses ne fut pas total, car la malédiction de Fargöth ne semblait plus avoir d’emprise sur ces astres désormais indépendants. Cette nouvelle donne offrait des perspectives inattendues qui attirèrent l’attention des autres Sources.

Au fil des millénaires, 1108 fragments parmi ceux arrachés à la croûte d’Arturis se muèrent en lunes à l’orbite stable, sans risque de collision. Parmi elles, 99 étaient pourvues du plus rare et du plus puissant des artéfacts : une Pierre des Âges.

Ces 99 lunes devinrent la priorité des Sources et de nouveau, une guerre éclata pour s’approprier les corps célestes dotés d’un grand potentiel. Le plus prometteur fut conquis par Dörtos, la Source du néant. Il s’agissait de Nös, qui serait rebaptisée plus tard « Olydri » par Lys et Ark’hen[2].

Références

  1. Encyclopédie Noob, pages 21 à 35
  2. Encyclopédie Noob, page 38