Cosmogonie

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L’univers a été créé par Fargöth des millions d’années avant l’apparition de toute vie, et plus longtemps encore avant les premières civilisations[1].

Voir aussi la page « Astronomie.

Lumière, matière et temps

Lorsque Fargöth est devenu une entité dotée de conscience, il n’y avait rien… Pas de lumière, pas d’obscurité, pas de matière solide, ni liquide, ni gazeuse, aucune forme de vie, de mort, rien ! Tous ces concepts sont inconcevables pour l’esprit d’un mortel. Très vite, il a découvert l’étendue de ce qu’il imaginait être un don. Il était en mesure de songer à des choses n’existant pas, puis de les générer à l’aide des flux magiques parcourant son âme, car c’est tout ce qu’il était à l’origine. Une idée… Un être immatériel pensant au milieu du vide absolu. Tel un élu venu au monde par hasard ou par la volonté d’un être supérieur imperceptible, il se sentait capable de remplir le rien, mais sans savoir avec quoi.

Il entreprit de faire des expériences, afin d’élaborer des éléments toujours plus complexes. Au début, ce n’était pas concluant, mais en poursuivant ses efforts, il fut en mesure de matérialiser la lumière. Insatisfait, il voulut ces rayons infinis moins pur, moins rectilignes, moins ennuyeux.

Ainsi créa-t-il la matière gazeuse, venue déformer ces faisceaux, mais cela ne me suffisait pas. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle, dont il percevait la nécessité sans pour autant parvenir à l’imaginer distinctement. Puis, il ressentit une forme de délivrance lorsqu’il comprit. La lumière avait besoin de se refléter, de percuter quelque chose de dense, de solide ! À partir de cet instant, tout s’enchaîna très rapidement. Il généra la roche, puis l’eau, les nuages, il entreprit de couvrir la matière de textures diverses… Les connexions entre les éléments découlaient comme des évidences et offraient des rendus parfois inattendus, alimentant chez lui de nouvelles idées dans un cercle vertueux inaltérable ! Il était pris d’une frénésie proche de la folie ! Ainsi fut créé Arturis, l’épicentre de l’univers. La planète originelle. La plus vaste de toutes… celle que Fargöth considère comme étant sa demeure.

Cette œuvre qu’il pensait terminée lui parut très vite ennuyeuse. Trop calme, trop prévisible, trop figée. Ce fut alors que l’esprit errant et insatiable composant mon essence perçut la notion du temps. Ma planète décrivit une rotation autour des astres scintillants et pivota sur elle-même. Le jour et la nuit furent créés avec toutes leurs nuances ! Le crépuscule et l’aurore, phénomènes inattendus, s’animèrent comme par enchantement, répondant à la logique d’une mécanique devenue autonome, riche de milliards de paramètres s’imbriquant tels les pièces d’un puzzle complexe.

Pendant des siècles, il resta inactif, subjugué par les jeux de lumière sur la roche, le sable, l’eau, les nuages, la brume, la neige, la glace… Parfois, dans quelques soubresauts de créativité, il apposait les dernières touches avec la pluie, la foudre, le vent, les tornades, la température, les courants, les marées, les bulles, l’écume, les aurores boréales, les comètes, les météores… Il était si fier ! Fier, mais insatisfait. Il manquait quelque chose. Une chose essentielle dont la complexité paraissait supérieure à tout ce que Fargöth avait érigé jusqu’alors. Une chose ambitieuse, dont il craignait qu’elle ne soit au-delà de ses facultés : la vie !

Création de la vie

Il considérait la vie comme un aboutissement. La raison pour laquelle il était lui-même né ! Malgré son expérience et ses pouvoirs, il ne savait comment s’y prendre pour mettre en œuvre cette notion difficile à percevoir. Après plusieurs millions d’années de tentatives infructueuses, il parvint à matérialiser une cellule souche à l’équilibre parfait. Il tenait enfin le socle sur lequel il allait sublimer son art ! La matière organique apparut sur Arturis, d’abord sous forme d’entités microscopiques, puis végétales. Ce premier cycle fut suivi d’un deuxième, celui du règne animal. Il n’éprouvait plus aucune limite ! Il était transcendé ! Des milliards d’espèces naquirent, se croisèrent au fil des générations, et très vite, il fut contraint de créer de nouveaux astres. Enfin, il décida de nommer l’ensemble de mon œuvre : « univers ».

Le troisième cycle fut celui des êtres dotés d’une âme. Fargöth tentait d’affiner son art en cherchant à reproduire sa propre conscience. Humains, Elfes, Nains, Gobelins, Trolls, Fées, Orcs, Arturisiens… La liste est longue et la plupart ne croiseront probablement jamais ne serait-ce que le millième de leurs congénères, répartis sur des astres dans un espace qui, à leurs yeux, demeure infiniment grand. Cette étape fut celle qui changea radicalement l’essence de l’univers. Fargöth laissa le libre arbitre devenir la règle régissant toute chose. En tant que Source de la Création, il n’avait pas le pouvoir de détruire. Il ne pouvait que générer et contempler.

Apparition de la mort

Au début, ce fut merveilleux pour lui ! La vie, les interactions entre les espèces, la joie, la fierté, la tendresse, le courage, la compassion, l’amour et toutes les émotions qu’il voulait voir prédominer lui offraient un spectacle fascinant ! Il errait entre les mondes et il observait... Hélas, au fil des millénaires, une facette plus sombre de lui-même se manifesta. Une forme de curiosité malsaine nourrie par sa lassitude. Il se demandait ce qui se produirait s’il ajoutait quelque chose d’inattendu à cette alchimie si parfaite. Allait-il être encore plus comblé par le caractère imprévisible de ce ballet éternel ? Toutes ces entités, engendrées pour tromper son ennui chronique, devaient faire mieux ! Leur existence devait être moins linéaire, moins permanente… Et c’est ainsi qu’il commit, selon ses propres dires, sa première erreur. Il venait de créer la mort.

Il soumit les trois cycles à cette nouvelle règle à laquelle il associa le temps. Il devint alors possible de disparaître, arraché à sa forme matérielle par le poids des années, par des maladies ou bien par des dégradations corporelles irréversibles. Curieux, il répartit cette aberration de façon inégale au sein des peuples, des animaux et des végétaux. Il constatait que plus la mort était présente et plus les vies étaient passionnées. Elles étaient incontestablement plus fortes, plus trépidantes, à l’image d’une flamme qui redoublerait d’intensité avant de s’éteindre à tout jamais... Au contraire, les autres, moins exposés, vivaient de manière plus austère, plus sereine, plus ennuyeuse. Le contraste était saisissant !

Sa défaillance s’aggrava par la suite. Épris de pulsions perverses dont il ne percevait pas encore les enjeux, il répandit d’autres fléaux sur cette œuvre jugée encore trop lisse à son goût. Il affubla certaines espèces de sentiments nauséabonds, tels que la colère, la tristesse, la peur, la convoitise, la trahison ou l’intolérance. L’entité supérieure qu’il estimait être se contentait de regarder, insensible à toute notion de bien ou de mal. Ma contemplation se mua en voyeurisme. Il adorait épier chaque détail de la vie des générations se succédant siècle après siècle. Certains parvenaient au bout de leur cycle naturel, d’autres étaient assassinés, foudroyés par la maladie, ou succombaient à des accidents imprévisibles et injustes. Parmi ceux qu’il avait choisi de soumettre à ses expériences abjectes, nul n’échappait à la mort ! Peu importait qu’ils fussent vils, vertueux ou innocents, elle s’abattait inéluctablement sans faire la moindre distinction !

Genèse des Sources

Puis un jour, l’être égoïste qu’il était se lassa des guerres et autres atrocités. En réalité, il commençait à éprouver un sentiment de honte. Il avait honte de ce qu’il avait fait… honte de ce que son œuvre était devenue. Il fut victime de sa propre folie, car il lui arrivait de ressentir de la tristesse pour certains êtres exceptionnels, fauchés par le mal dont il avait imprégné ce tableau jadis si merveilleux ! Il voulait revenir à l’harmonie du troisième cycle. Hélas, il n’avait pas le pouvoir de détruire ce qu’il créait… Il ne pouvait soustraire la mort à son univers.

Pendant longtemps, il chercha un moyen de dissiper ce qu’il considérait comme étant un parasite, une trace de sa défaillance passagère venue dénaturer ce à quoi il aspirait. Découragé par ses échecs successifs, il décida de se tourner vers une autre solution. Il devait générer une nouvelle forme d’harmonie dans laquelle la mort, et tous les sentiments néfastes dans son sillage, trouveraient une place. Une utopie dans laquelle le bien triompherait inéluctablement du mal. Son souhait était de permettre à toutes ces victimes de braver l’enfer dans lequel il les avais injustement plongées ! Les valeurs telles que la paix ou la tolérance devaient se mériter, se chérir et être protégées ! Malheureusement, la vie avait été fragilisée. La peur prédominait. La loi du plus fort régissait les peuples les plus exposés et il leur était impossible d’endiguer ce phénomène. Lui, leur créateur, il ne parvenait pas à leur offrir une existence plus sereine ! Toutes ses tentatives ne faisaient qu’empirer les choses. Celles et ceux qu’il dotait du pouvoir de capter et d’utiliser les flux magiques émanant de son être pour mieux se défendre étaient emportés dans des guerres de plus en plus meurtrières ! Conférer davantage de puissance aux justes galvanisait les sentiments hostiles enfouis en chacun, tels que la convoitise. La vie étant opposée à la mort, il était incapable d’altérer les effets de l’un sans impacter l’autre. Il était pieds et poings liés, dépassé, résigné…

C’est alors qu’une solution lui traversa l’esprit. Fargöth envisagea de diminuer son propre pouvoir en générant des êtres supérieurs pour régir son univers, l’épauler et le conseiller. Des êtres là pour l’empêcher d’aggraver la situation à chaque fois que sa lassitude le poussait à agir sans avoir le recul nécessaire. Décidé, il entreprit d’amorcer le quatrième cycle, celui des Sources. Il dota ces créatures d’une partie de ses aptitudes, telles que la genèse de flux magiques ou la possibilité d’offrir la vie à des êtres issus des premier, deuxième et troisième cycles.

Retraite mortelle et anéantissement de Fargöth

La première fut Lys, la Source de la Vie, symbole de renouveau. La seconde fut Ark’hen, celle de la Mort, allant de pair avec le besoin obsessionnel d’équilibre de Fargöth. Chaque rouage de mon œuvre fut confié à ceux qu’il appelle, aujourd’hui encore, ses enfants. Le dernier d’entre eux fut Dörtos, la Source du Néant. L’ultime idée de Fargöth était de mettre au monde une entité capable de le détruire et, par conséquent, d’apaiser son esprit tourmenté si cela devenait nécessaire. Ne pouvant créer le rien, il entreprit de m’en rapprocher avec le néant, avalant tout ce qui émanait de mon essence. Enfin, il décida de se glisser dans une enveloppe corporelle et de mener une existence physique le temps d’une vie. Son objectif était de percevoir les choses depuis un angle nouveau. Il espérait comprendre son propre univers, afin de trouver le remède lui faisant tant défaut. Abandonnant son œuvre aux Sources, il naquit sur la planète Arturis, dépourvu de pouvoirs divins, comme tout Arturisien. Néanmoins, son existence fut égoïstement heureuse, car Lys le préserva à son insu du mal qu’il avait répandu.

Un beau jour, il mourut, rattrapé par le temps. En retrouvant son omniscience, il fut meurtri de découvrir une vérité qu’il n’était pas prêt à accepter. Ses enfants avaient profité de son existence mortelle pour s’entredéchirer. Sa conscience ayant été bridée, cloisonnée dans une enveloppe charnelle, il s’était entièrement concentré sur la vie, ses émotions, ses épreuves, et ceci jusqu’à sa mort. Il avait souhaité ne percevoir rien d’autre que mon entourage proche, afin de ne pas fausser cette expérience. Quelle erreur ! Quelle tristesse ! Quel sentiment d’échec ! Voir les Sources se disputer ce qu’elles considéraient comme étant leur territoire avait brisé ma volonté. Sans attendre, il prononça sa sentence à leur encontre en les bannissant à jamais d’Arturis, avant de sommer Dörtos d’accomplir ce que sa nature brûlait de faire… avaler le père de toute chose. Aussitôt, le néant l’encercla. Sans lutter, il se laissa faire, disparaissant dans ce qu’il imaginait être son ultime expérience.

Avant de sombrer dans le néant, il généra une toute dernière chose : Sourcelame ! Il s’agissait d’une épée dotée d’une volonté propre, forgée dans le plus pur des métaux et empreinte d’un flux spontané, incertain et rare. Un flux d’espoir...

Après Fargöth

Invisible pour l’être cosmique qu’il était, cette singularité lui était apparue par le prisme de son existence mortelle. Tout de suite, il comprit que la seule arme capable de guérir les maux de ce monde devait être guidée par l’espoir. Cette notion abstraite ne venait pas de lui et n’émanait d’aucune Source. Elle découlait des comportements des êtres du troisième cycle. Confrontés à la mort, leurs convictions étaient si intenses et leurs sentiments si puissants qu’ils devinrent tangibles au point d’influencer les flux et leur propre destinée. Une infime trace de l’entité qu’il fut est resta emprisonnée dans cette force, dont cette épée est le symbole. Il croit qu’en dépit de ses erreurs, il représente l’une des multiples facettes de cet espoir.

Son expérience mortelle et ces millions d’années de sommeil ont apaisé son esprit. Il est de nouveau habité par la volonté de jouer un rôle bénéfique dans l’achèvement de son tableau, mais il n’a plus de pouvoirs. Il a attribué chaque parcelle de ses aptitudes à ses enfants, les Sources, laissant le reste sombrer dans le néant. Désormais, son univers est fini sur un plan matriciel, mais son évolution est loin d’être terminée. Une évolution échappant au contrôle de Fargöth, mais aussi à celui de ses enfants, à l’image de cette entité, Sin, que l’on qualifie de Source de l’Infini, mais dont la véritable nature est pour le moins... inattendue. Sa genèse est proche de celle de Fargöth : imprévue, indésirable et mystérieuse. Saralzar, la Source du Chaos, a également attisé sa curiosité. Jamais Fargöth n’aurait imaginé qu’un individu issu du troisième cycle puisse accéder au rang d’entité de nature divine ! Autant de preuves que son œuvre est libérée de son emprise.

Genèse des lunes d’Arturis

Lorsque Fargöth mourra et redevint omniscient, il fut si déçu par ses enfants qu’il prononça une sentence irrévocable en bannissant les Sources de la planète mère Arturis, avant de se laisser avaler par le néant. Les Sources qui iraient à l’encontre de la volonté du fondateur se consumeraient peu à peu dans cet environnement devenu hostile, jusqu’à disparaître pour toujours.

Condamnées à errer dans le vide intersidéral pour l’éternité, les Sources, devenues les entités les plus puissantes de l’univers, n’acceptèrent pas leur sort. Certaines se liguèrent dans le but d’arracher l’Arbre des origines de la surface d’Arturis pour le planter sur un astre nouveau. Ainsi, la malédiction de Fargöth serait contrecarrée. Il leur suffirait de consommer ses fruits, nourriture des Soures, à intervalles réguliers pour subsister. Une fois de retour sur la planète mère, certaines Sources avaient bon espoir de parvenir à développer une forme de magie capable de lever définitivement le sortilège. Fermement décidées, les Sources rebelles déployèrent une puissance inimaginable afin d’arracher l’arbre des origines, mais les événements prirent une tournure inattendue.

À cette époque, les Sources ignoraient qu’avant de disparaître, Fargöth avait établi une règle immuable propre à l’arbre des origines. Seul un mortel pouvait s’y rendre et uniquement de son propre chef. Toute forme d’influence le poussant à s’aventurer dans cette zone stratégique le priverait à jamais de ce privilège. Cette décision du créateur de toute chose avait pour objectif de contraindre les Sources à se faire respecter par leur peuple. C’était un moyen de garantir un libre arbitre.

Le bannissement des Sources d’Arturis, combiné à leur interdiction absolue d’approcher l’arbre des origines, provoqua une explosion cataclysmique. L’onde de choc se propagea sur toute la surface de la planète mère et des blocs de roche titanesques furent arrachés en divers endroits avant d’être projetés jusque dans l’espace. Cependant, l’échec des Sources séditieuses ne fut pas total, car la malédiction de Fargöth ne semblait plus avoir d’emprise sur ces astres désormais indépendants. Cette nouvelle donne offrait des perspectives inattendues qui attirèrent l’attention des autres Sources.

Au fil des millénaires, 1108 fragments parmi ceux arrachés à la croûte d’Arturis se muèrent en lunes à l’orbite stable, sans risque de collision. Parmi elles, 99 étaient pourvues du plus rare et du plus puissant des artéfacts : une Pierre des Âges.

Ces 99 lunes devinrent la priorité des Sources et de nouveau, une guerre éclata pour s’approprier les corps célestes dotés d’un grand potentiel. Le plus prometteur fut conquis par Dörtos, la Source du néant. Il s’agissait de Nös, qui serait rebaptisée plus tard « Olydri » par Lys et Ark’hen[2].

Références

  1. Encyclopédie Noob, pages 21 à 35
  2. Encyclopédie Noob, page 38